Vite, vite, j’arrive!
Mardi 10 juillet 2012: Ce matin lorsque mon réveil sonne à 6h30, je fais quelques snoozes. Allez hop, il faut sortir du lit, il ne reste que sept jours de travail avant le début du congé maternité. Encore somnolente, je sens un liquide couler entre mes jambes et je me dis que je ne peux pas faire pipi dans mon lit à 31 ans! Je me lève et ça coule et coule encore…..je viens de perdre les eaux à 33 semaines et 2 jours de grossesse. On valide, inodore et incolore, c’est bien ça, mais c’est beaucoup trop tôt!!!
Nous appelons notre accompagnante à la naissance qui confirme que nous devons nous rendre à l’hôpital. Évidemment, notre valise n’est pas prête alors on la fait à la course, mais assez rapidement grâce à une liste que nous avions préparée. À 7h30, nous sommes arrivés à la Cité de la Santé où commence mon admission et les tests.
À cause de la rupture des eaux prématurée, il me faut rester couchée, repos complet dans le but de retarder l’accouchement le plus tard possible. L’idéal serait de retarder quelques jours pour atteindre 34 semaines de grossesse. Même si j’ai perdu les eaux, bébé ne sèchera pas puisque le liquide se renouvelle grâce à son pipi, mais les risques d’infection sont plus élevés alors aucun toucher n’est fait pour connaître l’avancement du travail. De toute façon, je ne sens aucune contraction même si le moniteur indique qu’il y en a aux 8-9 minutes.
À ce stade de la grossesse, les poumons de bébé ne sont pas matures, alors je reçois une première injection dans la fesse pour accélérer le développement. Je devrai recevoir la deuxième dose demain matin. Aussi, on fait une rapide échographie pour confirmer la position du bébé qui a bien la tête en bas…ouf on pourra s’enligner pour un accouchement naturel! Toutefois, la tête n’est pas fixée, alors c’est encore plus important de rester coucher pour éviter que le cordon ombilical ne s’insère entre la tête et le col, ce qui mettrait bébé en danger.
Ce n’est que vers 10h que je commence à sentir mes premières contractions que je maîtrise bien en regardant mon chéri dans les yeux et en respirant lentement. On utilise une application iphone pour calculer la durée des contractions et leur fréquence, c’est plus fiable que le moniteur qui en manque quelques unes lorsque je bouge. On nous a dit que je ne sortirais pas de l’hôpital sans mon bébé, alors pas question pour moi de retourner à la maison, on reste sous surveillance et couchée pour éviter d’enclencher le travail.
Toutefois, nous avons une petite fille décidée et pressée, alors le travail se poursuit et s’intensifie très rapidement. Vers midi, l’infirmière se doute bien que je suis en travail, il parait que vomir lors d’une contraction est un signe clair de travail en cours….bref, après trois fois, c’est inévitable que je vais accoucher bientôt. D’ailleurs, entre 12h et 12h30, mes contractions s’intensifient et se rapprochent pour être aux 2 minutes et durent 1 minute, ça ne donne pas beaucoup de repos. Elle appelle donc le médecin qui m’avait vue lors de mon admission et constate que je suis 100% dilatée et effacée et qu’elle voit même la tête de bébé!!! A ce point, on croit bon d’appeler notre accompagnante à la naissance pour qu’elle nous coach durant l’accouchement, mais ça va trop vite alors elle n’arrivera pas à temps pour l’accouchement.
Docteur St-Pierre me demande d’attendre avant de pousser, question de transformer le lit en table d’accouchement et de faire venir l’équipe de pédiatres pour accueillir bébé prématurée afin d”agir rapidement si nécessaire. À peine trois contractions de poussée et bébé est née à 13h12 en ce beau mardi 10 juillet 2012. Elle passe directement entre les mains des pédiatres où elle lâche son premier pleur…..quel soulagement! Elle est toute correcte malgré sa prématurité, mais ils l’apportent tout de même à la pouponnière pour poursuivre les soins et tests accompagnée de papa.
Mon travail n’est pas terminé, il faut maintenant faire sortir le placenta qui ne vient pas. Après 40 minutes de massage de l’utérus, poussée et tirage sur le cordon ombilical, le placenta demeure bien collé. Il faut donc aller en salle d’opération pour m’endormir afin de faire le curetage et retirer manuellement le placenta. Ce n’est pas une chirurgie, mais c’est tellement douloureux qu’il est préférable de m’endormir. Moins d’une heure après, je suis réveillée et tout s’est bien déroulé.
On me conduit à ma chambre vers 15h45 et à peine une heure plus tard je me lève toute seule, mais sous surveillance de mon infirmière Priscilla. Tout va bien, aucun mal ni étourdissement. D’ailleurs je récupère très rapidement et c’est en marchant que je vais voir notre petite fille à la pouponnière. Elle a besoin d’aide pour réguler sa respiration et elle est branchée à plusieurs fils pour surveiller son coeur et sa respiration. Elle est toute rose et bien portante malgré ses 3lbs 15 onz et 40 cm.
Malgré qu’elle se porte bien, elle ne tolère pas la machine pour respirer que la Cité de la Santé a alors il faut la transférer à l’hôpital Ste-Justine pour lui donner les soins en fonction de ses besoins. Elle est donc transférée le soir même en ambulance sous la supervision d’une infirmière et d’un inhalothérapeute de Ste-Justine. Ils sont passés nous voir à notre chambre pour nous expliquer la situation et nous avons pu la toucher avant de la laisser partir entre bonnes mains. Ouf que ça fait mal aux parents, un gros vide se crée et nous tentons désespérément d’être aussi transféré afin d’être près d’elle. Il n’y a pas de place, mais l’infirmière tente d’obtenir mon congé d’hôpital pour le lendemain matin au lieu d’attendre le surlendemain.
Il nous faut dormir, se reposer pour être en forme pour notre petite fille. C’est très difficile de réaliser que nous sommes maintenant parents sans avoir bébé près de nous. Demain, demain nous serons auprès d’elle.
maman Brigitte et papa Marc-André
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